Notre histoire

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Histoire de la greffe cardiaque et le rôle de l’ICM

Le 31 mai 1968, la première greffe cardiaque au Canada fut réalisée à l’Institut de cardiologie de Montréal, par le Dr Pierre Grondin. Chef du service de chirurgie cardiaque à l’ICM de 1963 à 1975, il a permis à l’ICM de se positionner sur la scène mondiale avec la première transplantation réussie au pays, et ce, six mois seulement après la première greffe du cœur réussie au monde. Cette première mondiale avait été réalisée par le médecin sud-africain Christian Barnard le 3 décembre 1967.

Une réalisation héroïque

Après que l’ICM se soit préparé à cette transplantation du cœur pendant plus de deux mois, la procédure historique a été enclenchée le 30 mai 1968 peu avant minuit, après le décès de la donneuse de 38 ans. Le Dr Grondin mènera l’opération durant quatre heures, accompagné de son adjoint, le Dr Gilles Lepage, et d’une vingtaine d’autres  médecins spécialistes.

À 4 heures du matin, le Dr Paul David, directeur de l’ICM, annonce aux médias la nouvelle historique, sur le pas de la porte du centre hospitalier : l’opération est un succès! Toutefois, le receveur Albert Murphy, âgé de 58 ans, décède le lendemain de l’intervention de complications dues au rejet.

En plus d’être la première transplantation cardiaque réussie au Canada, cet exploit réalisé à l’ICM sera reconnu comme la 18e greffe cardiaque réalisée avec succès sur la planète. Alors que la chirurgie cardiaque en est à ses débuts et que les moyens techniques sont limités, cette percée fera connaître l’ICM à l’étranger et attirera l’attention des quatre coins du globe sur l’excellence de la médecine québécoise.

Moins d’un mois plus tard, une deuxième greffe sera réalisée à l’Institut de cardiologie de Montréal. Le receveur, Gaëtan Paris, survivra cette fois sept mois après la transplantation cardiaque.

Dépasser le problème du rejet

Bien que les patients ayant une greffe cardiaque voient leur vie prolongée, il est rare à cette époque que les greffés survivent très longtemps à cause du problème des rejets. En 1968, plus d’une centaine de greffes cardiaques sont réalisées partout sur la planète alors que les taux de survie à long terme demeurent très bas en raison du phénomène du rejet. En participant à un congrès sur les greffes d’organes en Afrique du Sud, le Dr Grondin proposera un moratoire sur les greffes cardiaques, en attendant qu’une solution au problème des rejets soit trouvée. En novembre 1969, la majorité des centres de cardiologie du monde auront suspendu la pratique de la greffe cardiaque.

Durant la durée du moratoire, le Dr Norman Shumway de l’Université de Stanford étudiera le phénomène du rejet lors de greffes et développera des protocoles d’intervention pour le combattre. Au début des années 1980, la découverte de la cyclosporine, un médicament immunosuppresseur évitant la réaction de rejet, fera en sorte que les protocoles du Dr Shumway puissent être utilisés sur des patients. Ainsi, les programmes de transplantation cardiaque seront vite repris dans le monde entier. En 1983, les chirurgiens de l’ICM recommenceront à effectuer des greffes cardiaques.

Aujourd’hui, les connaissances sur la transplantation cardiaque ont grandement évolué. Ainsi, le taux de survie a connu une amélioration fulgurante : 84 % ou plus des greffés survivent au-delà d’un an après leur chirurgie. L’ICM réalise depuis 1983 environ 15 greffes cardiaques par année. En 2019, l’ICM a réalisé sa 500e greffe cardiaque, poursuivant la mission première du fondateur de l’ICM, Dr Paul David, c’est-à-dire offrir ce qu’il y a de meilleur en cardiologie!.