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Réparation ou remplacement d’une valve cardiaque : des résultats déterminants pour la pratique de la chirurgie

2013, 18 Novembre 2013

Une étude nord-américaine publiée aujourd’hui dans le
New England Journal of Medicine    

Montréal, le 18 novembre 2013 – Une étude publiée aujourd’hui dans le New England Journal of Medicine et présentée au congrès annuel de l’American Heart Association marque une étape déterminante dans la pratique de la chirurgie cardiaque. Un groupe de chercheurs nord-américains ont comparé deux chirurgies cardiaques possibles pour traiter les patients atteints d’insuffisance de la valve mitrale, une anomalie cardiaque très courante qui affecterait une personne sur cinq dès l’âge de 55 ans.  Cette étude tend à démontrer que le remplacement de la valve mitrale offre une protection à long terme plus durable que la réparation de celle-ci.

L’étude Severe MR – Evaluation of Outcomes Following Mitral Valve Repair/Replacement in Severe Chronic Ischemic Mitral Regurgitation était dirigée par le réseau d’investigation en chirurgie cardiaque regroupant les National Institutes of Health (NIH), le National Heart, Lung and Blood Institute (NHLBI) et  les Instituts de recherche en santé du Canada (IRSC). Le groupe de chercheurs de l’Université de Montréal faisait partie des 10 centres d’investigation principaux. Les sites canadiens ont contribué à près de 20% du recrutement total pour cette étude.  

«La pratique actuelle tend à privilégier la réparation de la valve (annuloplastie) plutôt que son remplacement. Or, notre étude ne démontre pas qu’il s’agit du traitement le plus efficace. Ces résultats ont donc des répercussions cliniques importantes pour la chirurgie cardiaque» explique le Dr Louis Perrault, membre du comité directeur de l’étude et investigateur principal de l’étude pour le Canada, chef de service du département de chirurgie cardiaque de l’Institut de Cardiologie de Montréal et professeur titulaire à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal.

251 patients souffrant d’insuffisance mitrale sévère ont participé à cette étude. Ils ont été répartis aléatoirement en deux groupes pour être traités soit par un remplacement de la valve mitrale, soit par une annuloplastie.

Les patients ont été suivis pendant 24 mois après leur chirurgie. Le succès de la procédure a été évalué en mesurant la taille du ventricule gauche, qui s’élargit lorsque la valve cardiaque fuit de façon chronique. On a aussi évalué l’état de santé des patients en mesurant le nombre de décès, de problèmes cardiaques sévères, d’AVC, de ré-hospitalisations et la qualité de vie. Après un an, il n’y avait à peu près pas de différence clinique entre les deux groupes.   

Le seul changement significatif était un taux plus élevé de régurgitation récurrente dans le groupe ayant subi une annuloplastie (32.6% comparativement à 2.3% chez les patients avec un remplacement de la valve mitrale). Ce résultat va de pair avec le remplacement de la valve qui offre une protection à plus long terme. Cependant, ces régurgitations n’ont pas conduit à une augmentation des problèmes de santé chez les patients du groupe ayant subi une réparation.

À propos de l’insuffisance mitrale

L’insuffisance mitrale (ou régurgitation valvulaire mitrale) est la forme d’insuffisance valvulaire cardiaque la plus courante. Cette condition survient lorsque les feuillets antérieur et postérieur ne ferment pas complètement, ce qui engendre un reflux anormal de sang du ventricule gauche vers l'oreillette gauche. Dans sa forme plus sévère, elle peut entraîner une défaillance cardiaque et le décès. La chirurgie à cœur ouvert constitue à ce jour le traitement de référence.

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À propos de l’Institut de Cardiologie de Montréal : www.icm-mhi.org

Renseignements :

Julie Chevrette
Conseillère en communication
Institut de Cardiologie de Montréal
Tél. : 514 376-3330, poste 2641 | julie.chevrette@icm-mhi.org