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Pionniers en recherche cardiovasculaire

27 Février 2020

Au-delà des saines habitudes de vie, les maladies cardiovasculaires sont aussi influencées par des facteurs de risque et l’Institut est pionnier dans la recherche visant à améliorer la compréhension de certains troubles cardiaques et à guider l'élaboration de nouveaux traitements. 

Angelo Calderone vise à identifier les mécanismes biologiques qui sont responsables de la meilleure protection du cœur des femmes par rapport à celui des hommes lors d’une crise cardiaque.  

Nous savons que le cœur d’une femme adulte résiste mieux que celui d’un homme au dommage induit par une réduction de la perfusion sanguine du muscle du cœur qui conduit à une crise cardiaque. Cependant, nous ignorons les mécanismes sous-jacents responsables de cette plus grande résistance au stress, ni ne savons si ces mécanismes existent chez l’homme et s’ils pourraient être recrutés pour également protéger le cœur des hommes. Il a été rapporté en laboratoire qu’un médicament utilisé pour éviter le rejet d’un cœur transplanté, la rapamycine, avait un effet néfaste sur la cicatrisation du cœur suite à l’induction expérimentale d’une crise cardiaque, ce qui suggère que la cible moléculaire de la rapamycine, connu sous le nom de mTOR (mammalian target of rapamycin), pourrait conférer la plus grande résistance au stress du cœur de la femme. « Dans notre projet, nous allons tenter d’identifier les acteurs moléculaires impliqués dans cette voie de protection dans le but de les utiliser à des fins thérapeutiques bénéfiques et protectrices », mentionne Angelo Calderone.

Sur la photo :  Angelo Calderone

Guillaume Lettre et son équipe utilisent des approches génétiques et génomiques pour mieux comprendre l'hypertension et guider le développement de meilleurs traitements.

L'hypertension affecte plus d’un milliard de personnes dans le monde et c’est un facteur de risque majeur de l'accident vasculaire cérébral, la crise cardiaque et l'insuffisance cardiaque. Les cellules endothéliales, qui tapissent la lumière des vaisseaux sanguins et sont en contact direct avec le sang, modulent la contraction des petits vaisseaux en sécrétant des molécules qui vont essentiellement les dilater et donc réduire la pression sanguine. « Dans ce projet, nous utiliserons des approches génétiques et génomiques (étude de la fonction spécifique d’un gène dans des cellules en culture) pour identifier les gènes qui contrôlent la façon dont les cellules endothéliales influencent la pression sanguine. Ce projet mènera à une meilleure compréhension des mécanismes qui conduisent à l'hypertension et pourrait guider le développement de meilleurs traitements », explique Guillaume Lettre.

Sur la photo : Yann Ilboudo, Ken Sin Lo, Simon Lalonde, Guillaume Lettre, Thomas Pincez, Mélissa Beaudoin, Florian Wünnemann

Rafik Tadros et son équipe cherchent à identifier le risque génétique associé à la cardiomyopathie hypertrophique.

La cardiomyopathie hypertrophique (CMH) est la cause principale de mort subite chez les jeunes en bonne santé apparente. C’est une maladie génétique dont les complications peuvent être prévenues si le diagnostic est précoce. Un test génétique fait à partir d’une simple prise de sang permet d’évaluer le risque de développer la maladie dans une famille dont un des membres est déjà atteint. Malheureusement, cette estimation est peu précise et encore moins celle de développer des complications. Des données récentes ont cependant révélé que les bases génétiques de la CMH sont bien plus complexes qu’initialement estimées grâce à la découverte de variations dans de nombreux gènes en plus de ceux traditionnellement ciblés dans les tests sanguins. Dans ce projet de recherche, l’équipe va tester si l’ajout de la détection de ces variations dans ces nouveaux gènes peut améliorer notre capacité à prédire la maladie et sa sévérité. « Nous allons nous baser sur des échantillons sanguins de 1 800 patients avec CMH recrutés dans 16 centres nord-américains. Nous testerons plus de 10 millions de variations dans les gènes de ces patients afin d’en extraire une signature génétique pouvant prédire la maladie ainsi que ses complications dans le but de pouvoir offrir un traitement plus personnalisé et protecteur », précise Dr Rafik Tadros.

Sur la photo : Paloma Jorda, Julie Lefebvre, Steffany Grondin, Dr Rafik Tadros

Absent sur la photo : Ken Kelu Bisabu

Simon de Denus et son groupe de recherche étudient l’impact de la génétique sur les différences homme-femme au niveau des concentrations sanguines des médicaments


L’objectif de ce projet est d’identifier les facteurs responsables de ces différences et de déterminer comment ils peuvent être utilisés afin de personnaliser davantage la sélection des traitements médicamenteux des patients pour en améliorer la sécurité et l’efficacité.

Les femmes présentent généralement un risque plus élevé d’effets indésirables aux médicaments que les hommes, et il a été suggéré que ceci pourrait être le fait d’une concentration dans le sang plus élevée du médicament pour une même dose ingérée.

Plusieurs hypothèses ont été proposées pour expliquer cette différence. Par exemple, par rapport aux hommes, les femmes ont généralement un poids inférieur et donc un volume de distribution dans le corps plus petit pour une même dose du médicament; elles ont aussi une fonction rénale plus faible et donc potentiellement une vitesse d’élimination plus lente du médicament favorisant son accumulation dans le sang. Un autre mécanisme potentiel, mais qui n’a pas été étudié à grande échelle, est que certaines variations dans les gènes pourraient avoir des conséquences différentes sur la concentration du médicament dans le sang entre les femmes et les hommes. Nous allons donc mener une étude pour déterminer si certaines caractéristiques, comme le poids et l’âge, ainsi que des variations dans des gènes associés à l’absorption, la distribution, le métabolisme et l’élimination des médicaments influencent les concentrations et les doses de médicaments couramment utilisés au Canada. 

Sur la photo Marie-Josée Gaulin, Marie-Pierre Dubé (Investigatrice principale), Essaïd Oussaïd, Maxime Meloche, Simon de Denus (Investigateur principal).

Absents sur la photo : Grégoire Leclair, Faculté de pharmacie de l’Université de Montréal (Investigateur principal), Jean-Claude Tardif, directeur de la Biobanque et co-investigateur du projet.