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Une étude nationale suggère qu’il est temps de repenser comment traiter la fibrillation auriculaire.

7 Novembre 2022

Une intervention par cathéter plus précoce pour le traitement de la fibrillation auriculaire peut prévenir la progression vers une forme plus sévère de la maladie.

Des médecins-chercheurs de l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM) ont présenté aujourd’hui de nouvelles données lors des Late-Breaking Science Sessions de l’American Heart Association. Publiée simultanément dans la prestigieuse revue The New England Journal of Medicine, l’étude présentée démontre que l’ablation par cathéter comme traitement de première ligne pourrait constituer une stratégie plus efficace que les médicaments antiarythmiques pour prévenir la progression vers une forme plus sévère de fibrillation auriculaire.

La fibrillation auriculaire (FA) est l’arythmie cardiaque la plus fréquemment rencontrée en cardiologie, affectant environ 1 à 2 % de la population mondiale. Traditionnellement, on tente d’abord un traitement avec médicaments pour maintenir un rythme cardiaque régulier et éviter les récidives de FA, avant d’envisager une ablation par cathéter. Cependant, ces médicaments ont une efficacité limitée pour maintenir un rythme cardiaque normal et peuvent être responsables d’effets secondaires. Une étude de la même équipe de recherche avait déjà démontré la supériorité de l’ablation par cathéter par rapport au traitement médical pour l’efficacité à court terme, mais on ignorait jusqu’à présent si une ablation plus précoce (en première intention) pouvait prévenir la progression de la maladie et améliorer l’état de santé de ces patients à plus long terme.

Les données à long terme de l’essai EARLY-AF (Early Aggressive Invasive Intervention for Atrial Fibrillation) ont montré que chez les patients souffrant de FA symptomatique et chez qui aucun traitement n’a encore été tenté, l’ablation par cathéter en première intention résulte en 75% moins de progression vers une forme persistante de la maladie par rapport à ceux qui reçoivent des médicaments antiarythmiques.
« Chez les patients traités par ablation par cathéter dès le début de la maladie, on a vu moins de progression vers une forme persistante et plus sévère de fibrillation auriculaire qui est associée à une morbidité et une mortalité plus élevée», a déclaré Dr Jason Andrade, électrophysiologiste affilié à l’ICM, professeur adjoint de médecine à l’Université de Montréal et auteur principal de l’étude EARLY-AF.

« Ces données démontrent qu’une intervention d’ablation par cathéter précoce permet non seulement de freiner la progression de la maladie, mais aussi de diminuer les hospitalisations et d’améliorer la qualité de vie de nos patients atteints de FA. De plus, cette étude appuie notre recommandation d’envisager l’ablation par cathéter comme stratégie initiale de traitement chez les patients appropriés », a déclaré Dr Laurent Macle, chef du service d’électrophysiologie de l’ICM et coprésident du comité des lignes directrices de la Société Canadienne de Cardiologie.

EARLY-AF est une étude clinique randomisée multicentrique en groupes parallèles qui a recruté des participants atteints de FA symptomatique n’ayant encore reçu aucun traitement. Au total, 303 patients ont été répartis au hasard soit pour subir une ablation par cathéter de cryoballon, soit pour recevoir un traitement médicamenteux antiarythmique. Après trois ans de suivi, les chercheurs ont trouvé que les patients traités par ablation avaient 51% de réduction des récidives d’épisodes de FA et 75% moins de risque de progresser vers la forme persistante de cette arythmie. Les patients traités par ablation en première intention ont aussi eu une amélioration significativement plus grande dans plusieurs mesures de la qualité de vie, et avaient 69% moins de risque d’hospitalisation lors du suivi.
L’étude a été menée dans 18 centres au Canada et les données complètes peuvent être consultées sur le site NEJM.org.


À propos de l’Institut de Cardiologie de Montréal (ICM)
Fondé en 1954, l’Institut de Cardiologie de Montréal vise constamment les plus hauts standards d’excellence dans le domaine cardiovasculaire par son leadership en recherche clinique et fondamentale, en soins ultraspécialisés, en formation des professionnels et en prévention. Il abrite le plus grand centre de recherche en cardiologie, le plus grand centre de prévention cardiovasculaire ainsi que le plus grand centre de génétique cardiovasculaire au Canada. L’ICM est affilié à l’Université de Montréal et compte plus de 2 000 employés, dont 245 médecins et plus de 85 chercheurs. www.icm-mhi.org


Relations médias :

Camille Turbide
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