Maladies cardiovasculaires

Partagez

Aa-+

Fibrillation auriculaire (FA)

Description 

La fibrillation auriculaire (FA) est l’arythmie la plus fréquente; elle touche plus de 1 % de la population.

Lorsque le cœur est en fibrillation auriculaire, le courant électrique dans les deux chambres supérieures du cœur (oreillettes) est très rapide (jusqu’à 400 impulsions par minute) et irrégulier. En réponse, les chambres inférieures du cœur (ventricules) vont elles aussi se contracter de façon irrégulière entre 80 et 180 fois par minute. Ces battements irréguliers, surtout s’ils sont rapides, peuvent nuire au travail du cœur et rendre le transport du sang vers les autres organes plus difficile.

Lors de la fibrillation auriculaire, les oreillettes ne se contractent plus de façon efficace; le sang y séjourne donc plus longtemps et des caillots peuvent se former dans la cavité. Ces caillots peuvent être dispersés dans la circulation; si un tel caillot voyage jusqu’à une artère du cerveau, il peut en résulter un accident vasculaire cérébral.

Causes et/ou facteurs de risque 

 Les causes les plus fréquentes de la fibrillation auriculaire sont :

  • l’hypertension artérielle
  • un fonctionnement accéléré de la glande thyroïde (hyperthyroïdie)
  • l’angine ou l’infarctus
  • les anomalies du muscle cardiaque ou des valves cardiaques
  • l’apnée du sommeil
  • une chirurgie cardiaque récente
  • une infection sévère

Dans certains cas, il est impossible de trouver une cause spécifique à l’arythmie et on parlera alors de fibrillation auriculaire isolée. Quelque soit la cause de la fibrillation auriculaire, le risque de développer ce type d’arythmie augmente avec l’âge. 

Symptômes 

La fibrillation auriculaire est vécue de manière différente par chaque patient. Certaines personnes ne ressentent aucun symptôme et d’autres ressentent des symptômes de manière très marquée dès le début des épisodes. Le symptôme le plus fréquent est la sensation de palpitations dans la poitrine. Les palpitations sont ressenties comme des battements rapides et/ou irréguliers, un frémissement ou un inconfort au niveau de la poitrine.

Lors d’un épisode de fibrillation auriculaire, on peut aussi éprouver :

  • de l’essoufflement
  • des étourdissements
  • de la fatigue ou une incapacité à accomplir les activités de la vie quotidienne
Diagnostic 

Dans certains cas, la fibrillation auriculaire est découverte de manière fortuite, lors d’un examen de routine. Lorsque les palpitations sont fréquentes, de longue durée ou lorsqu’elles sont associées à d’autres symptômes incapacitants, le médecin prescrira des tests qui vont lui permettre d’abord de confirmer la présence de fibrillation auriculaire et dans un deuxième temps d’en déterminer la cause.

Traitement 

Le traitement de la fibrillation auriculaire se divise en deux volets : le traitement de l’arythmie elle-même et un traitement visant à prévenir de la formation de caillots dans les oreillettes.

  1. Traitement de l’arythmie

Il existe deux façons de traiter la fibrillation auriculaire par médicaments.

  • le contrôle du rythme, qui vise à rétablir et à maintenir le rythme normal (sinusal) du cœur

Pour rétablir le rythme sinusal, on peut soit administrer des médicaments, habituellement par voie intraveineuse, soit procéder à une cardioversion électrique. Dans ce dernier cas, après avoir endormi le patient avec une médication intraveineuse, le médecin administre un choc électrique directement sur la poitrine du patient. Quelque soit la façon de rétablir le rythme sinusal, on prescrit habituellement par la suite des médicaments de façon chronique pour diminuer le risque de réapparition de la fibrillation auriculaire.

  • le contrôle de la fréquence, qui permet de ralentir le rythme cardiaque à une vitesse normale

Pour contrôler la fréquence, on administre des médicaments de façon chronique; ceci fait habituellement disparaître les symptômes et permet au patient de reprendre ses activités normales.

Le choix du traitement (contrôle du rythme vs contrôle de la fréquence) dépend de plusieurs facteurs, dont l’âge du patient, la durée de la fibrillation auriculaire et le nombre d’épisodes dans le passé, la cause de la fibrillation auriculaire, les médicaments administrés dans le passé et surtout les symptômes associés à l’arythmie.

Il est important d’aviser le médecin traitant si des effets secondaires aux médicaments surviennent ou si les symptômes persistent. Il peut être nécessaire d’essayer plus d’un médicament avant de trouver celui qui convient le mieux à un cas particulier.

Dans certaines situations bien précises, on procède à l’ablation de l’arythmie en éliminant le tissu responsable de la fibrillation auriculaire dans les oreillettes. Au cours de cette procédure, des cathéters sont acheminés vers le cœur pour localiser les zones malades; ces zones sont ensuite éliminées soit par énergie électrique soit par application de froid intense.

  1. Prévention de la formation de caillots

Pour déterminer si un médicament pour éclaircir le sang est nécessaire, quel est le médicament approprié et la durée du traitement, le médecin tiendra compte de plusieurs éléments dont l’âge et le sexe du patient, la cause de la fibrillation auriculaire, les maladies associées (ex : hypertension, diabète) ainsi que le risque de saignement.

Vivre avec la maladie 

Chez une personne porteuse de fibrillation auriculaire, certaines habitudes de la vie quotidienne peuvent favoriser l’apparition de nouveaux épisodes d’arythmie comme la consommation de boissons alcoolisées. Les personnes atteintes doivent aussi faire attention lors de la prise de médicaments sans ordonnance, car ceux-ci peuvent contenir des stimulants qui favorisent la fibrillation auriculaire ou ont une interaction avec les médicaments prescrits pour son traitement. Une consultation avec le pharmacien avant de prendre une médication en vente libre permettra d’éviter ce problème.